Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
une pensée pour panser mes états d'âmes, mes envies, mes doutes, l'envie de partager mes pensées éphémères, mes idées...un journal non intime

Asphyxie

Sylvia
Asphyxie

Depuis longtemps je retiens mon souffle. J'inspire et expire difficilement.

Je me tiens comme raide sur une ficelle, prête à tomber dans le vide.

Sans savoir si je vais tomber du côté de l'abîme rougeoyant de flammes, ou si j'atterrirai dans le blanc cotonneux.

Je vis ou survis en fonction d'un autre depuis toujours. Le silence est mon pire ennemi depuis toute petite.

Etre craintive de la réaction d'autrui, marcher sur des œufs, me mettre dans le moule que celui-ci m'aura préparée.

Je me fonds dans la masse, et je m'oublie presque totalement.

J'étouffe, je manque d'air, je m'asphyxie du bonheur qui m'échappe déjà là-bas.

 

Je ne demande rien d'autre que la sérénité et la paix.

La liberté de vivre et d'exister.

Le loisir d'être et de devenir.

 

Pourtant je sens l'étau se resserrer autour de mon cou déjà meutri par tant d'années d apnée et de suffocation.

Je sature de ne pouvoir être ce que je suis et de devoir être autre pour quelqu'un qui ne fait pas d'efforts pour que nous soyons unis.

La clé de mon bonheur serait d'avoir enfin une vraie famille unie et amoureuse de la vie. Joyeuse et partageant nos moments de doute et d'espoir, nos instants de larmes et de rire, nos repas fugaces et nos jours de fêtes.

Mais au lieu de cela, l'asphyxie me gagne et les liens s'enroulent sur ma gorge.

On me demande de garder encore le silence alors que j'ai envie d hurler à la vie de me laisser en paix

Que Dieu entende mes prières et me permette de retrouver les ailes de mon existence afin de la mener à bien pour moi et les miens.

 

Je retiens ma respiration encore une fois face à l'adversité. 

J'écoute et ne prononce mot.

J'attends. Nous attendons.

Ça commence mal. Ça sonne faux. Ce n'est pas ainsi que ça devait se passer....et puis tout a coup le couperet tombe !

 

Pas un verdict mais une demande.

Puis une affirmation. Une persuasion.

J'en reste bouche bée. J'ai le souffle coupé... mais je respire. Ce sont  les larmes qui coulent sur mes joues qui parlent pour moi.

Je n'arrive pas à les interpréter. 

Je ne les discerne pas.

Mais un lien se desserre. 

Je respire facilement. J expire bruyamment. Je lâche la pression. J'évacue le trop plein

Je n'en reviens pas de cette phrase, de cette lâcheté, de ce choix.

Je ne réaliserai pas avant que tout soit acté.

Je n'y croirai pas.

Mais en attendant je peux détacher un à un ces fils qui me tenaient au bord de l'asphyxie.

 

Mais il demeure 2 ou 3 nœuds résistants.

Je ne suis pas, je n existe pas vraiment, je survis.

J'halète d'épuisement. Je m'essouffle sur une vie qui n est pas celle du bonheur.

Je respire difficilement car la sphère dans laquelle je circule n'est pas adaptée aux souhaits formulés d'un apaisement, d'une sérénité, d'une paix et de la liberté.

Elle n'est pas le reflet de la vie de famille que j'idéalise depuis toujours mais qui nest qu'une utopie depuis ma naissance.  

 

Je m'asphyxie. 

 

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commentaires