Insomnie

On me reproche souvent de trop penser....

Nostalgie et mélancolie...

Tristesse ou colère...

Joie et amour....

Passé, futur, présent....

Des petits tracas aux gros soucis....

Toutes les informations, toutes les émotions même contradictoires, sont analysées, sont répertoriées, sont envoyées de part et d'autres de mon cerveau en passant parfois par mon cœur. 

Des heures et des heures à penser, à cogiter, à réfléchir, à essayer de chasser le mauvais, à emmagasiner le meilleur.

Tous ces fils entortillés à démêler, ces nœuds de pensées à défaire, ces émotions à trier.

Le jour .... et surtout la nuit.

La noirceur du ciel comme seule alliée, les rideaux fermés, ni la lune ni les étoiles n'abritent ces flux d'idées en vrac.

Je pleure sur mon oreiller, imaginant qu'on me console...mais personne à mes côtés.

Je souris d'apaisement en me souvenant de cette satisfaction.

Je broie du noir en me remémorant ces moments d'angoisse et de déception. 

Je prie en évoquant le seigneur et le suppliant de m'entendre, de m'exaucer, de m'éclairer de sa lumière divine.

Je me love sous la couette en sentant sur ma peau le froid, la chaleur de ce jour qui se lève. 

Ces insomnies créent en moi une fatigue, une lassitude, un mal-être. 

Mais je me dois de continuer d'avancer, de sourire, d'accomplir ma destinée.

J'avance malgré les coups de couteau, l'ingratitude d'autrui, les désolations, les amours déchues. 

Quant à cette insomnie faite de mon amour pour lui, je l'alimente de mon espérance, de mes rêves, de ses mots, de son amitié, de sa gentillesse, de mes attentes avouées, de mes je t'aime sans réponse.

Je frissonne, je frémis, je bous, j'exalte...

Si mes insomnies sont suivies de promesses, de belles paroles, j'aspire que s'ensuive la concrétisation de toutes ces pensées qui virevoltent dans mon esprit.

Ces heures sans sommeil je les dédie aux anges qui veillent.

Je peux les maudire quand elles mènent juste à la frustration et au chagrin.

Je peux les chérir quand elles mènent à de doux moments d'évasion et d'échanges avec celui qui m'accompagne dans ces heures perdues.

Je pense donc je suis...

Mes insomnies.