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une pensée pour panser mes états d'âmes, mes envies, mes doutes, l'envie de partager mes pensées éphémères, mes idées...un journal non intime

Précipice

Sylvia
Précipice

Tout en haut de la falaise, là où la cime rejoint le ciel, sur cette terre aride, au grès du vent maritime, les oiseaux tournent autour de l'objet de convoitise.
Le silence n'est brisé que par leur cri strident.
Autour, l'horizon lointain de la ville.
La nuit commence à tomber. les lumières illuminent déjà les tours des grattes ciels.
Il fait encore une chaleur moite.

En contrebas, face à la route de sable, un canyon rouge ocre.
Si profond qu'on n'y voit le sol. Les arêtes acérées des parois, où un escaladeur aurait des difficultés à s'agripper.
Quelques pousses verdoyantes de ci de là.  Il n'y a guère de végétation qu'à plusieurs kilomètres de là. 
Plus à l'ouest, c est l'étendue bleue de l'océan qui achève le décor pittoresque de ce lieu saisissant.

Le petit chemin par lequel on arrive en ces lieux est fait de cailloux et de poussières.
Pas très praticable, il permet aux citadins de s'évader dans un paysage quasi désertique.
Nous ne sommes pas loin de la civilisation moderne avec ces odeurs de mazout, ces fumées de dioxine, ces brouhahas incessants.
Ici on respire à plein poumon l'air vivifiant qui entre comme un souffle nouveau en nous.

Solitaire ou à plusieurs, c'est un périple qu'on se doit de faire une fois dans sa vie.
La question du hasard  n'existe pas.
Ici c'est la destinée qui t'y amène.
Et c'est à toi de choisir, au bord du précipice, la direction que tu veux prendre.

Selon la sécheresse ou les inondations qui habitent ton âme, tu as entre les mains le choix de ton existence.
En fermant les yeux, tu es pris de vertige.
Une boule se forme au creux de ton estomac. Tes jambes flageollent. Tes mains tremblent. Et la sueur s'écoule sur l échine de ton dos.

Tu ne peux plus revenir en arrière. Déjà la nuit est tombée.
Il n'y a que les réverbères de la pollution attenante qui éclaire le sol dur et aride sous tes pieds.

Au bord du précipice, tu ne dois plus avoir peur.
Tu dois te sentir fort et courageux pour affronter ce qui t'attend de l'autre coté.

En donnant un coup dans une caillasse, tu l'entends dégringoler le long du gouffre, se répercutant sur le flan de grès.
Un dernier bruit puis le silence à nouveau.
En regardant vers les flots, tu y aperçois le reflet de la lune .
Comme la promesse d'un jour nouveau, tu te diriges vers ce que ton cœur te dicte.



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