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une pensée pour panser mes états d'âmes, mes envies, mes doutes, l'envie de partager mes pensées éphémères, mes idées...un journal non intime

Nez rouge

Sylvia
Nez rouge

Comme une facétie du quotidien, on met son plus beau sourire aux lèvres, on grimace la bonne humeur, et on place son nez rouge des jours heureux.

Comme beaucoup, je maquille ma tristesse en joie, je revêt des habits de pacotilles à la place de peignoir qui enlace mes peines.

J'ai mal dehors, j'ai mal en moi, mais je fais style que tout va bien.

Et quand mes yeux trahissent mes larmes, je cache le rouge par le noir du mascara.

Je ne suis pas clown pour faire rire les autres, mais je suis là pour accompagner ceux qui souffrent plus que moi.

Mais qui sait qui a la plus grande douleur entre eux et moi ?

Si je ne dis rien, si je me tais et que mon vrai moi se leurre derrière ce nez rouge, personne n'en saura rien.

Je suis présente physiquement, mais très souvent je suis ailleurs intérieurement.

Alors on me toise de haut, on se moque, on murmure dans mon dos, on médit sans savoir ce que je suis véritablement.

Mais leurs ragots, même si parfois me touchent, ne me blessent pas autant que ces lames de rasoir qui traversent mon cœur et mon esprit. 

Mais nul ne sait ce que j'endure, quand le sang qui s'écoule, s'épanche derrière ce nez rouge de clown mélancolique.

Le rouge à lèvre qui s'étale sur mon visage masquant mes rides d'un faux smiley de cirque, ne couvre pas tout ce que j'essaye d'effacer.

Il est le reflet de ce que je renvoie au miroir, mais ne transparait plus quand les portes se referment.

Je ravale les mots et les maux endurcis, pour murmurer de gentilles paroles apaisantes pour autrui.

Ceux qui savent réalisent que je fais semblant, mais les spectateurs ne verront rien de ma supercherie.

Le public acclame l'arlequin à la cour, le burlesque l'emporte sur la peur du grand vide, et le numéro s'achève sous les applaudissements.

Et quand un bis se fait entendre, mais que le filet qui me soutenait à été ôté, je vais devoir replonger dans le vide sans parachute.

Pour paraître plus téméraire, je remettrai mon nez rouge, je taperai dans mes mains pendant le compte à rebours, et en faisant l'ange, je volerai sur la piste pour me retrouver piégée dans les cerceaux de feux.

Comme tout bon numéro qui se termine bien, mes cabrioles rendront hilares les gens, et moi je ravalerai et j'enfouirai ce qui risque de déborder sur mes cils.

Mon nez rouge est retiré en loge, la farce peut s'arrêter, on gomme toutes traces de maquillage irritant, et les larmes roulent sur les joues grimées.

Mes chaussures de clown trop grandes sont remisées, je reprends mes sabots trop lourds à porter seule.

Je ne suis pas le clown de votre vie, je suis prestidigitateur de la mienne.

Je jongle avec mon cœur, mon âme et mon instinct, quitte a faire tomber une à une chaque quille mal placée.

Mais si j'arrive à ravir ceux qui m'entoure, si mon rôle est bien joué, alors j'aurai réussi à être un bon monsieur Loyal.

Je me présenterai à vous de manière comique, mon nez rouge fixé, les traits noirs soulignant mon regard, la peinture blanche montrant mes belles dents, et la parodie pourra recommencer.

 

 

 

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