Marionnette

Toi ! Oui toi ! Ouvre tes yeux, enlève tes œillères et fais face à la réalité !

Je te parle en connaissance de cause !

Je ne te veux pas du mal, au contraire, je veux que tu réalises.

J'ai vécu et j'ai subi cela.

Je veux te défaire des liens qui t'emprisonnent le cerveau et le cœur.

Tu as l'impression d'être libre de tes mouvements, mais c'est ton esprit qui est attaché à cette main perverse.

Ses doigts jouent avec les fils de nylon noués autour de tes émotions.

Tu crois savoir, mais tu ne sais plus.

Quand tu ne réagis pas comme souhaité, hop, elle tire sur la ficelle, et te fait prendre une position déséquilibrée.

Tes pas sont mécanisés, tes doigts sont aseptisés, et tes yeux complètement bandés, tu es aveugle.

Non, ce n'est pas de l'amour, crois-moi, je le sais, je le sens, je le vis.

Elle manipule le jouet comme un pantin désarticulé.

Aucun remord, aucune excuse, aucune raison valable à ce petit jeu irrespectueux.

Tu doutes ? C'est normal, ta vue est troublée, c'est un mirage au loin dans ton désert africain.

Elle danse comme une tzigane sur l'oasis de ton rêve enchanté, mais ce n'est qu'un cauchemar vivant.

Le voile blanc qu'elle porte n'est qu'une utopie.

Dessous se cache la toile funèbre de la veuve noire.

Avec ces tentacules, elle attrape ses proies, s'amuse un temps avec et les délaisse une fois son ennui arrivé.

Echappe toi dès qu'elle se repose !

Coupe ces bouts de laine qui entrave ta faculté de raisonner.

Ferme ton cœur pour entrevoir ce qui est réel.

Ne te leurre plus !

Regarde toutes ces autres poupées de chiffon qu'elle a abandonné sur le bord du trottoir.

Elle n'en vaut pas la peine, ton énergie, ta santé et le reste valent mieux que ces hypocrites sourires et paroles déjà disparus dans le vent saharien.

Une fois libéré de tes chaînes, tu ne seras plus sa marionnette.