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une pensée pour panser mes états d'âmes, mes envies, mes doutes, l'envie de partager mes pensées éphémères, mes idées...un journal non intime

Epine dorsale

Sylvia
Epine dorsale

Tout repose sur mes épaules, sur mon dos, déjà si douloureux, si courbé par le poids des années, par les peines et les souffrances incombées.

Comme un nerf pincé, une faille lancinante s'étire tout le long de la colonne vertébrale.

Elle s'étend du cou dont les bras m'entourent d'amour et de tendresse, à la jambe, qui ploie sous la masse qui emporte mon corps vers l'avant, devant m'abaisser pour ramasser les morceaux coupant.

Un tiraillement se fait sentir, il ne sera soulagé que par la caresse de ses mains.

Je sens l'empreinte de son doigt accusateur pointer sur mon épine dorsale. 

 

Tout est question de connexions de synapses entre elles.

Un lien qui traverse toutes les chairs et envoie des messages parallèles à nos émotions.

De la tête, en passant par le cœur, ou les poumons pour respirer cet air vivifiant d'un été indien qui s'achève doucement.

Quelques pas vous portant vers d'autres horizons hivernaux, et des promesses d'un lendemain sans charge pesante inutile.

Un sac-à-dos bien rempli de ce qui a été, est et sera, main dans la main, vous portez vos lests existentiels sur votre squelette enrobé.

 

Un disque dur imprégné de vos souvenirs, écrasé dans votre moelle, vous continuez d'aller malgré les plaies et l'arthrose de vos os.

Rien n'est fini, tout peut encore arriver, il suffit d'y croire, mais pour cela, il faut pouvoir abandonner ce qui est de trop dans vos baluchons.

Si le poids est trop imposant, vous n'arriverez pas à aller tout droit, et vous vous déporterez de votre objectif.

Je sens encore ce picotement sur mon épine dorsale, comme pour me rappeler de ne pas oublier, et que le fardeau peut s'affaisser si je ne fais pas attention.

 

J'ai mal, mais un peu de repos calmera la douleur.

Je plonge dans l'eau chaude m'invitant à la détente.

J'effectue quelques brasses, je me délasse, j'ai posé mes bagages sur le bord de la rive.

Je sens déjà les bienfaits de cette baignade, il ne manque plus que sa voix pour me mettre en émoi, et je repartirai plus forte, emportant sur mon dos ma besace bien remplie des plaisirs de la vie.

 

Tout repose sur cet élément essentiel.

Il ne faut pas défaillir.

Je me redresse, je vise la lune, droite dans mes baskets, une petite douleur me rappelle la chute fracassante, mais vaille que vaille, un peu de baume localisée, et mon épine dorsale supportera le reste de mes besoins.

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