Lâche

Lâche, comme dans la lâcheté de l'Homme.

Lâche, de ne pas dire, de ne pas avouer, de se taire, de se volatiliser, de paraître, lâche d'être hypocrite.

Lâche, de lever la main, de maudire, de médire, de critiquer et d'insulter, parce que l'autre ne te suffit plus.

Lâche, de sincérité, de compassion, d'écoute et d'attention, faire semblant et faire croire aux bon sentiments.

Lâche, de se croire puissant, plus fort, d'abattre la main ou le poing, de lancer le regard noir, de s'en prendre à plus faible que soit, juste par colère et non maîtrise de soi.

Lâche, comme une bassesse chez l'homme ridicule qui recule devant l'adversité en manquant de courage d'affronter à arme égale autrui, ou de s'en prendre par les mots, par les actes ou par le silence à des personnes sans défense et qui n'ont rien demandé.

Lâche, comme lâcher prise, ne plus s'attacher au point de se blesser, de s'oublier, de se faire du tort.

Lâche, comme retrouver la sérénité, en laissant de côté les futilités, en se concentrant sur le principal, les priorités.

Lâche, comme respire et inspire, trouve toi de nouveaux objectifs, et des buts à atteindre sans devoir à personne.

Lâche, comme une délivrance, une liberté retrouvée, un nouvel horizon qui s'offre à toi.

Lâche, comme cet oiseau qui s'envole de sa cage, comme ce ballon qui part dans le ciel, comme cette corde que tu dénoues.

Lâche, comme tous ces lâchers prises qui te délivrent de tes chaînes, comme tous ces lests que tu jettes, comme ce fardeau que tu ne supportes plus.

Lâche, comme cet élastique distendu, celui qui te retenait à ton passé.

Lâche, comme ce nerf qui t'oppressait le cœur et qui te permet de te détendre.

Lâche, comme ces muscles endoloris, qui apprécient enfin le repos.

Lâche, comme cette langue qui se délie pour te dire de plus belles choses.

Lâche, comme ces larmes qui coulent dans l'apaisement de ta peine.

Lâche, comme la pression qui s'en va de tes épaules déjà trop courbées sous le poids de ces années.

Lâche, comme cette main qui part et que tu ne retiens pas, car devenue trop froide entre tes doigts.

Lâche, comme cette main qui te quitte pour trouver le repos de son âme.

Lâche, comme cette main qui serrait la tienne, qui a grandit et doit prendre son départ.

Lâche, comme cette main qui vieillit et tremble toute fragile sur ton genou.

Lâche, comme cette main qui te dit au revoir sans jamais croire aux adieux.

Lâche, comme cette main, ma main qui te caressait, et qui doit déjà t'oublier.