Boomerang

Lancer un boomerang sachant qu'il reviendra vers nous.

Espérer qu'il aille le plus loin possible.

Parfois il se perd dans la nature, coincé dans un arbre, ou rattraper au vol.

Il y a des boomerangs que l'on envoie valdinguer à des kilomètres de là, souhaitant que jamais il ne revienne.

Comme un couperet, selon le degré de puissance, il nous percute de plein fouet.

Arrivant à toute vitesse, n'attendant pas qu'on soit prêt à le rattraper.

Les histoires d'amour, souvent ont un écho dans notre vie.

Inlassablement, les mêmes répercussions sur note existence, reviennent.

Les affres des douleurs et des douceurs qu'a subi notre cœur

Nous n'avons pas toujours envie de réitérer les mêmes expériences.

Vivre et revivre ce sempiternelle manège fou.

Les vibrations qui résonnent dans tous les sens dans nos entrailles.

Comme un boomerang...

Aussi dans notre quotidien, on peut tracer le même cercle du passé à notre futur.

Recourber des milliers de fois le même trait pour arrondir les angles.

Mais quand la mine se casse,  c'est tout le dess(e)in qui se dégrade.

Comme un boomerang...

Inévitablement, il revient dans nos vie.

Il nous dérange, il nous vire nos émotions, nos bases sont fragilisées par ses retours encombrants.

Il est comme un boomerang, celui dont on voudrait que les serres d'un aigle attrape au vol et qu'il aille le déposer dans son nid tout en haut de la montagne.

Celui qui disparaitra pour toujours, qu'on n'entendra plus jamais parler.

Mais non, il se rappelle à nous, malsain, diabolique.

Et on lui tend le pain béni qui nourrira sa perversion.

Il est un boomerang dangereux.

Qui vous touche comme un uppercut dans l'estomac.

Il coupe le souffle.

Mais comme toujours, on se relève.

On le récupère, et le lance une nouvelle fois, fort, et loin.

Et on tendra la main pour le saisir en appel sans qu'il nous fasse du mal, plus jamais.

Un boomerang revient toujours à son destinataire.

Mais il n'est pas fiable éternellement.

Un jour, il (se) perdra et ne réapparaitra plus.