Et tombe la neige

Un mois de janvier, trêve hivernal, où le froid se fait ressentir sous les 0°.

La météo prévoit de la neige, chose habituelle pour les débuts d'année.

On se couvre, on enfile bonnet, écharpe et gants et on affronte les flocons tourbillonnants autour de soi.

Les gens marchent en regardant le sol, évitant la poudre blanche qui virevolte, et surtout pour regarder à ne pas glisser.

Le vent pique les joues rougies, entre émerveillement de ce beau temps d'hiver, et appréhension de la circulation au ralenti.

Souvent en cette période enneigée, les âmes d'enfant refont surface sur les personnes même les plus aigries.

Souvenir d'antan ou nouveau spectacle des yeux pour qui n'a jamais vu la neige tombée, venant d'un pays où le froid n'existe pas.

On découvre au coin des rues des paparazzis photographiant ces paysages venus d'un autre pôle.

Par ci et par là, dans les parcs et vastes étendues, on voit surgir des bonhommes de neige, construits par des gamins de tout âge, qu'on ait 5 ans ou 40, on se surprend à jouer le jeu d'amasser de la poudreuse pour former des boules informes glacées.

De par ailleurs, on voit voler de toute part des projectiles gelés, une bataille s'est déclenchée pour le plaisir de tous, dans les rires et la bonne humeur.

Qu'il fasse jour ou presque nuit, les rayons lumineux du soleil ou des réverbères se reflètent dans les blanches esplanades.

Cela apporte une féérie de cristal dans les miroirs de nos yeux.

Sous les pas bottés, on attend la neige craquelée.

Quelques passages plus risqués, où la patinoire de verglas se dessine là où la fonte des neiges se fait sentir.

On a froid, les têtes se couvrent de la poussière blanche cristalline, mais insouciants on continue notre chemin le long des berges enneigées.

La météo met en chao le reste du monde.

Si peu habitué, les choses s'arrêtent presque, le temps est en suspens, on ferme par ici, on restreint par là-bas.

C'est un mois de janvier, un mois d'hiver, et tombe la neige.

On prend quelques minutes de son précieux temps pour admirer les arbres et le bitume s'habillaient de leur manteau blanc.

Le névé recouvre les édifices grisâtres et tout devient immaculé.

Les yeux qui piquent, les nez rouges transis de froid se blottissent dans les laines soyeuses.

La vie devient calme le soir tombé, car les routes sont au diapason du ralenti.

On s'enferme chez soi, on se fait un chocolat chaud, ou une tisane, on se faufile sous un plaid ou dans son peignoir, et on se cale dans son fauteuil ou au fond de son lit.

C'est un temps à être devant un feu de cheminée, ou si l'impasse nous fait face, de se pelotonner contre l'être aimé.

Et tombe la neige derrière nos fenêtres où la buée s'infiltre sur les carreaux.

On la regarde se déverser sur les toits et les trottoirs.

On frémit en sentant le froid hivernal s'insinuer au travers des parois glacées.

On regarde les passants traverser les rues prudemment.

On est heureux d'être au chaud dans notre foyer.

Les flocons d'étoiles tous blancs venant des nuages lourds qui s'amoncellent dans le bas ciel, se déposent sur les terres.

Ils deviendront transparents quand le soleil les transpercera de ses rayons, et s'écouleront le long des rigoles en une fine rivière de pluie.

Et tombe la neige...