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une pensée pour panser mes états d'âmes, mes envies, mes doutes, l'envie de partager mes pensées éphémères, mes idées...un journal non intime

Ce couloir

Sylvia
Ce couloir

Je redoutais d'y entrer, je ne connaissais pas l'endroit, l'inconnu me faisait peur.

Une fois que j'avais pénétré dans ce couloir, le stress s'évanouissait.

Les couleurs chatoyantes, les dessins sur les murs, les personnes bienveillantes faisaient que l'on se sentait à l'aise.

Pourtant ce qui se déroulerait dans les semaines à venir n'enchantait guère.

Mais l'obligation de s'y rendre régulièrement était de fait, il fallait se faire une raison !

 

Au fil du temps, malgré que je ne faisais que patienter derrière les murs, l'angoisse reprenait possession de moi.

Il suffisait que je pense ou que j'imagine ce qui était derrière la porte, pour que la boule de nerf se localise sur l'estomac, à me rendre nerveuse.

Le pire, c'était cette voix, qui venait en écho à mes craintes, et qui se répercutait jusqu'à moi à travers les parois.

Je devais attendre dans ce couleur, au début et en fin de visite afin d'y retrouver mon meilleur.

Mais alors que j'étais là, emmitouflée dans mon manteau de printemps, derrière mon écharpe à me cacher du vent matinal, ce son tant redouté me blessait le tympan.

 

Après avoir écumée ma colère, ma tristesse, ma rancune, que mes larmes se sont taries, j'avais pris ma décision.

Bien sûr, je devrais m'y rendre à chaque rendez-vous programmé.

Mais je ne subirais plus les affres de la tempête qui m'habitait en songeant à hier.

Notre présent et notre futur étaient un héritage bien plus riche que les mots mensongers.

Alors, je décrétais dès ce jour, que je ne mettrais plus un pied dans ce couloir.

La seule fois où je devrais accéder à ce lieu, ce serait pour lui dire au revoir définitivement.

Alors, nous repartirons, bras dessus, bras dessous, en oubliant ce moment désagréable que nous venions de vivre. 

 

Ce couloir deviendra un mauvais souvenir, une épreuve de plus à surmonter.

Ce n'était pas le couloir de la mort, celui que nous espérons ne jamais longer.

Mais il y a des couloirs, des hall, des sas, des petites pièces, qui regorgent de sentiments d'effroi, de douleurs, car ils nous rappellent ce que nous avons enduré.

Bien des couloirs m'ont emmenée sur des chemins difficiles, chaotiques, illusoires, fantomatiques, cauchemardesques, et j'ai cru que certains ne me verraient jamais revenir, mais j'ai eu tort.

Alors celui-ci sera un passage éphémère de mon existence, et malgré la bienveillance qu'il pouvait apporter, il m'aura redonner un manque de confiance en moi, donc sans regret, je lui tournerais le dos une fois que tout sera terminé.

 

 

 

 

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