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une pensée pour panser mes états d'âmes, mes envies, mes doutes, l'envie de partager mes pensées éphémères, mes idées...un journal non intime

Un caillou dans la chaussure

Sylvia
Un caillou dans la chaussure

Ce n'est pas forcément douloureux, mais c'est très désagréable.

Comme fouler le sable, il s'insinue entre vos orteils, quelque soit la godasse, il se colle à la peau, on a du mal à s'en débarrasser.

Les plus embêtants, sont les petits pointus, parfois, on les cherche, on ne les voit même pas, passés entre les semelles.

On décide de marcher, en se disant qu'il glissera, ou s'en ira de lui-même, mais à chaque pas, il revient se mettre sous la plante de pied.

Il irrite, agace, abîme la chair. les frottements sur la peau, agressent, forment une plaie.

Qu'on soit sur terrain lisse ou accidenté, il peut à chaque instant se faufiler sous vos bask'.

Un caillou dans la chaussure, c'est une gêne, ça nous dérange, ça nous énerve, c'est minime mais tellement insupportable.

On peut en enlever dix, il y en a toujours un qui s'immiscera, au sein même de la chaussette, avec des bottes montantes, un pantalon enfilé.

Pas besoin de porter des tongs ou des sandales pour être blessé par le gravier qui tapisse notre chemin.

Tous les jours, nous sommes confrontés à ce genre de désagrément, qui revient récurent.

Avoir un caillou dans la chaussure, piétiner, écraser, courir, avec, le supporter jusqu'à ce que l'on en peut plus et qu'on décide de l'enlever en ôtant notre soulier de fortune.

Peu importe le prix, s'il doit entrer sous la voûte plantaire, il le fera.

S'il doit se cacher sous votre talon d'Achille, vous narguant d'une tendinite à essayer de ne pas le sentir, il le fera insidieusement.

Une petite faille, une petite entaille, une seule issue de secours pour s'infiltrer et vous empêcher de continuer la course de vos envies.

Certains êtres sont comme des cailloux dans les chaussures.

Ils sont là tapis, prêts à venir vous titiller au moindre faux pas, dans une embuscade rocailleuse, afin de ne pas vous laisser en paix.

Alors, comme une épine, il lancine à chaque mouvement, et même si vous le retirer, la cicatrice laissée, vous dardera en silence, pour vous rappeler que partout où vous irez, il y aura toujours un petit caillou pour rentrer dans votre chaussure.

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