Boule de nerf

C'est là tapis en moi, au creux du ventre, en plein milieu de l'estomac.

ça se tord dans tous les sens, ça tourbillonne et s'emmêle, ça fait un nœud dans l'intestin.

Une pelote de laine en tournicoti, un fatras enchevêtré qui forme une boule de nerf.

Une sensation désagréable du soir au matin, du lever au coucher.

J'y pense même quand je crois ne pas le faire.

ça m'habite en dedans et en dehors.

J'imagine, je visualise, je crains, je redoute, j'ai peur.

Et je les vois ne rien montrer de cette boule de nerf qui doit s'insérer en elles.

Je ne dis rien, ou je murmure dans mes paroles.

J'esquisse, je cite, j'appréhende, mais je laisse encore des silences s'étendre.

Mais cette boule de nerf fait plus de bruit que prévu.

Je l'entends me susurrer que tout ira bien tout en visionnant le mal.

Ma tête, mes jambes, mon esprit, tout est las.

Je dors, je sommeille mais je suis éveillée.

Mes songes sont agités.

C'est une boule de nerf qui se crée  dans le fruit de mes entrailles.

Mes larmes ne coulent pas encore.

Mais mes cris s'essoufflent dans ma gorge.

Ce qui est tu se meurt.

Alors quand cette boule de nerf se met à hurler, elle laisse échapper ce que je refoule depuis des jours.

Un stress, une nervosité, un spleen qui engendrera d'autres maux.

Une étape à passer en se tenant la main.

Nos boules de nerfs formeront une boule de bowling en espérant qu'un strike fasse tomber toutes les quilles.

Un coup, dix coups, cent coups, on ne les compte plus, ce qui compte c'est sa chute.

Y arriveront elles .

Y arriverai-je ?

Là au creux de mon ventre, au milieu de mon estomac, se forme cette boule de nerf.

J' ai froid. Il faut que je la laisse s'échapper au plus vite...vite que cela cesse !