Trou blanc

Une fontaine qui jaillit au milieu du désert spatial, quand tout doit être expulsé pour ne plus être ressenti comme un mal-être, un désarroi, un dépit.

Dans les profondeurs les plus abyssales de l'univers, un volcan synthétique fait de toutes les émotions contradictoires qui envahissent notre moi intérieur.

Ce précipice qui révulse et se soulève pour extirper les torpeurs de l'âme, les chagrins d'enfant, les maladresses de notre présent.

Ce trou noir qui a englouti les petites imperfections et les grandes erreurs de l'humanité, celles qui s'entassent jusqu'au trop plein de la mémoire.

Un astre lumineux qui éclaire nos nuits sombres et fantasmagoriques, fantomatiques et illusoires.

Ce cratère qui crache et rejette le vice et la douleur, dont les failles s'écartèlent pour laisser entrer la source limpide de la pureté.

Un mélange explosif exultant toutes les matières gravitant autour de la sphère joviale qu'est notre cœur.

Une utopie scientifique relatant les bienfaits et les méfaits des sentiments mélangés.

Parmi les étoiles et le soleil, un astéroïde parsemant de sa nébuleuse sur les nuages de notre vie.

Un cataclysme fusionnant d'amour et de haine, de bonheur et de malheur, de sourires et de larmes.

La lumière du temps passé, traversant l'espace d'un instant notre singularité existentielle, laissant apparaître des trainées de poudre des fonds boueux de notre hier.

Un puits, un gouffre où l'incertitude du futur se prélasse sous la lave opaque qui déferle sur les sentiers que l'on emprunte précautionneusement.

C'est le trou blanc de notre galaxie, celui qui expédie nos griefs, nos maux, nos doutes et nos espoirs, vers un autre lendemain, recherchant l'oxygène pur de la Terre, l'air que nous respirerons à plein poumons afin de nous permettre de panser nos pensées.